lundi 31 janvier 2011

La Petite librairie de Boulbon s'ouvre au Mexique et à Karla Olvera le dimanche 6 février!




Un rendez-vous à ne pas manquer avec la littérature mexicaine!

Avec la poésie, la traduction, la langue espagnole et la jeune poète Karla Olvera...

A Boulbon, petite libraririe des champs, à 15 heures.



samedi 29 janvier 2011

De mots et d'amour, Yves-Jacques Bouin, éditions de la Renard rouge


Mains toujours en mouvement, mains toujours dans la mouvance des chairs, attentives à tous les commerces, à tous les commencements, longues, fines, ongles, lignes, mais habiles ou gourdes, furtives ou posées, palourdes, araignées, chaudes, contenant tout un présent d'affolement, de bataille, tout un espoir de chute et d'apaisement.
Y-J Bouin, DE mots et d'amour, La Renarde rouge, 2007

mercredi 19 janvier 2011

Le poète Jean-Christophe Belleveaux dans l'anthologie, Nous la multitude aux éditions du Temps des cerises


pépite du hasard au profond de soi

nul besoin de boussole

dans le ressac de la foule:


une étoile invisible et incandescente

brille au-dessus

de mon pauvre lent passage d'homme

parmi tous les autres hommes


nous, molécules désemparées


(...)

Le MEXIQUE à BOULBON le 6 février!


Nous avons le plaisir de vous annoncer que

la Petite Librairie des Champs

accueille le Mexique dans ses murs

dimanche 6 février 2011 à 15 heures
 
à l'occasion de la venue du poète Karla Olvera

Karla Olvera nous parlera de son travail d'écriture et de la littérature mexicaine
(Paz, Rulfo, Morabito, etc..)

La librairie la Mémoire du monde présentera une table sur les écrivains mexicains.


Nous partagerons ensuite le verre de l'amitié pour fêter la nouvelle 
année et tous les changements qu'elle apporte déjà et va apporter !

Pour tout renseignement: 04 90 43 94 82/06 26 41 70 42


lundi 17 janvier 2011

Pour une langue de janvier


Pour une langue de janvier

La langue de janvier court les trottoirs et défonce le bitume

pour faire parler la voix des pierres

en hiver au printemps sur l’avenue

à Avignon marchant

à Tunis rêvant

la mer est bleue partout et le ciel et même l’eau

sous nos pieds charrie encore un peu de nos rêves

je croise Antonin Artaud dans un restaurant sfaxien

et plus loin la silhouette élégante d’un vieil homme

tous deux dansant un peu sur place comme si la rue

avait un sol tremblant sous leurs pieds et leurs mains

la langue poursuit sa route et traverse la rue sans voir

aucune menace aucun danger que l’avenir qui court

et les deux chibanis de la rue du Caire et moi avec eux

nous sommes ici

et puis un peu plus loin

avec dans la bouche une langue qui tourne et retourne

le sens des croisements de gauche à droite puis retour

à la maison blanche et bleue

je revois un poète

remontant vers Sidi Bousaïd

depuis la mer

en chantonnant

enroulé dans sa serviette

et nous parlons la même langue en courant sur les trottoirs

une langue à l’encre rouge blanche et verte avec du bleu autour

SD

vendredi 14 janvier 2011

Pour la Tunisie et ses poètes!


Papier
Je suis guéri de la poésie
Je n'ai plus mal
Hormis ma crainte pour une nation inquiète
Mais une chose simple me trouble:
Le vers de la poésie est dans la potence
Je suis allé à maintes reprises à la tombe
Mais ils m'ont chassé...
Et seul le papier m'a supporté.

Mohamed al-Sghaier Ouled Ahmed

dimanche 9 janvier 2011

Le jeune Minotaure de Lucetta Frisa


Le jeune Minotaure

Combien en avait-il tué depuis ce jour ? Beaucoup, tant et tant qu’il ne pouvait s’en souvenir. Chaque fois avec plus d’épuisement, chaque fois en souhaitant que ce fût la dernière. Mais il recevait l’ordre et il fallait recommencer. Obéir. Depuis ce jour terrible qui avait marqué le destin de la ville, le roi avait pris la décision de répéter le sacrifice. Chaque année, la même cérémonie. Mais, même une seule fois, c’était trop. Trop épuisant pour lui qui avait vieilli. Après, il lui fallait rester enfermé chez lui pendant des semaines, le corps brisé, les os et les muscles endoloris et quelquefois, les blessures mettaient du temps à cicatriser. Il ne partageait pas l’engouement du roi qui avait voulu intensifier le rite pour un public affamé d’émotions fortes : public qui à la fin du spectacle laissait une recette substantielle. Pas d’autre explication. Lui, il devait obéir. Lui, le héros. Il recevait beaucoup d’or, beaucoup. Mais quelle importance désormais ? En se répétant, le rite avait perdu de son mystère et avec son mystère, sa signification profonde. Un symbole sacré privé de beauté et de son identité. Il se demandait pourquoi tout cela devait continuer. Question sans réponse. Et à laquelle il avait cessé de chercher une réponse. Pouvait-il désobéir au roi ? Peut-être connaissait-il, lui, les clés du mystère de cette déchéance ? Maintenant il était vieux et devait avancer seul dans le labyrinthe, dans le noir, sans la jeune fille si belle qui lui montrait le chemin, en éclairant les courbes trompeuses et sans elle, il se serait perdu. La jeune fille était morte depuis longtemps. Morte avant de devenir vieille. Et aucune autre ne l’avait remplacée. Aussi avait-il appris par cœur le parcours et sa présence n’était plus nécessaire. Pourtant, toutes les fois qu’il se trouvait là, il se la rappelait et souffrait de son absence. Avec le temps, il s’y était habitué et même son souvenir s’affaiblissait. Jusqu’à s’effacer complètement. Quoi, il y avait eu une jeune fille pour le guider dans l’obscurité du labyrinthe, mais quand ? Et ce labyrinthe, qui l’avait construit ? Un architecte du nom de Dédale. Mort qui sait depuis combien de temps ? Peut-être même à l’intérieur du labyrinthe dont il n’avait pas retrouvé la sortie. Des choses qui arrivent. Il avançait, épuisé. Il ressentait encore les blessures musculaires, l’étirement des ligaments, les traumatismes aux genoux, les côtes cassées : souvenirs des derniers combats. Jamais plus. Il ne le ferait plus. C’était la dernière fois. Le roi devrait accepter sa décision. Et comprendre. Pourquoi ne me trouve-t-il pas un remplaçant plus jeune ? Mais d’abord est-ce toujours le même roi qui règne sur le trône de Crète ou est-ce son fils ? Comment savoir ? Le roi lui avait dit : ce ne serait pas pareil sans toi, c’est toi qu’ils veulent. Ils paient pour te voir toi. Et puis ils s’apercevraient tout de suite que tu as été remplacé. Ceux contre qui tu dois te battre ne sont plus comme ceux d’autrefois. Une autre race, plus faible. Tu seras toujours le vainqueur. Il faisait très chaud. Il suait. Suffoquait. Sa massue était trop lourde. Quelques pas et il le verrait. Il s’annoncerait par un mugissement terrible et il faudrait lui infliger la première blessure et ensuite, toujours luttant, le conduire en pleine lumière dans l’arène. Et continuer à le battre. Cette fois encore, arriverait-il à en venir à bout ? La première entaille au cou et tout de suite, une autre, et encore une autre. A demi étourdi il le traînerait sur le sable, sous le soleil de midi et la foule, en proie à l’exaltation, se mettrait à hurler des encouragements. Et le sang, le sang, le sang ! Hurlements, poussière et fureur. Eviter les cornes, le choc avec le corps gigantesque, les coups de sabot. Le regarder dans les yeux. Le regarder fixement, pour l’hypnotiser, et ensuite lui briser l’échine. Avant de tomber à terre il se balancerait, terrorisé. Alors, le roi, depuis sa tribune, se lèverait et lui lancerait une couronne de myrte. Applaudissements frénétiques. Foule en délire. Roulements fous de tambours. S’il était blessé, il lui fallait le cacher et supporter sa souffrance. Lever ses deux bras et la tête haute saluer le public et le remercier, puis s’incliner devant le roi. Trépidation des sabots. Arme prête. Rassembler toutes ses forces, scruter du regard…Soudain un rayon de lumière depuis le fond du labyrinthe et avec lui, le voilà qui arrive, piaffant mais indécis et léger sur ses sabots qui dansent. Un jeune Minotaure, élancé et quasiment un poulain, mais plus grand avec de petites cornes peu aiguisées, le poil brillant, le regard tranquille. En silence, il venait à sa rencontre. Effronté mais confiant, amical. A la fois familier et inquiétant. Thésée s’arrêta, interloqué. Que se passait-il ? A qui ressemblait-il ? Le jeune Minotaure s’approcha lentement et s’arrêta. Thésée se sentit faible et sans défense. Mais pas à cause de la peur, non. La massue lui glissa des mains. Sous le soleil, le jeune Minotaure traînait sur le sable en le piquant de ses petites cornes, le vieux corps dévasté de Thésée. L’arène de Cnossos était déserte et silencieuse. Le roi lui-même n'était plus là.

Traduction SD

mardi 4 janvier 2011

Voeux de vie, de résistance et d'amour!


Nous reprendrons nos activités le 5 et 6 mars avec Valérie Rouzeau et Jean-Damien Roumieu.
En attendant, lisons, lisez, soyons résistants et entrons dans le vif de nos vies!
A tous, amis, que cette année soit!

samedi 1 janvier 2011

Personne, Lisbonne, la mer de paille et le Tage, et l'année qui arrive, neuve, 2011

Cada um de nos é varios, é multos, é uma prolixidade de si mesmos...
Chacun de nous est plusieurs à soi tout seul,
est nombreux, est une prolifération de soi-mêmes...
Fernando Pessoa
Livre de l'Intranquillité